La leçon d’allemand – Siegfried Lenz

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Auteur : Siegfried Lenz
Année : 1971
Titre original : Deutschstunde (leçon d’allemand)

Résumé :
Enfermé dans une prison pour jeunes délinquants située sur une île au large de Hambourg, Siggi Jepsen est puni pour avoir rendu une copie blanche lors d’une épreuve de rédaction.
Ce n’est pas qu’il n’ait rien à dire sur le sujet  » Les joies du devoir « , au contraire. Bientôt lui reviennent à la mémoire les événements qui ont fait basculer sa vie. Son père, officier de police, est contraint en 1943 de faire appliquer la loi du Reich et ses mesures antisémites à l’encontre de l’un de ses amis d’enfance, le peintre Max Nansen (derrière lequel on peut reconnaître le grand Emil Nolde).
A l’insu de son père, Siggi devient le confident de l’artiste et va l’aider à mettre en sécurité ses toiles clandestines. Sa passion pour l’?uvre le conduit ainsi au refus de l’autorité paternelle et à une transgression (un vol dans une galerie) qui lui vaudra d’être condamné. Mais aux yeux de Siggi, le châtiment porte l’empreinte du zèle coupable de son géniteur. Avec ce roman d’une grande puissance éthique et affective à la fois, qui fit le bruit que l’on imagine lors de sa publication, Siegfried Lenz a rejoint d’emblée les figures majeures du Groupe 47, ces écrivains allemands – parmi lesquels on comptait Günter Grass, Heinrich Böll et Ingeborg Bachmann – qui ont assuré le « redressement » intellectuel de leur pays.

Mon avis :
J’ai un souci: je ne sais pas par où commencer… je vais essayer de classer mes idées.
Tout d’abord, l’apparence du livre: si j’avais traîné dans les rayons d’une librairie, je n’aurai pas posé mon attention sur ce livre. Pourquoi ? Le titre ne m’attire pas trop, et la couverture encore moins (tant que je ne connais pas l’histoire bien entendu). Lorsque l’on m’a proposé de le lire, je me suis dit : « aller on tente, nous verrons bien ». Puis le résumé est tout de même alléchant. Je suis curieuse de nature.
Maintenant, le déroulement de l’histoire: Nous sommes dans la peau de Siggi, en maison de redressement, qui effectue la rédaction la plus longue de sa vie: celle qui raconte son enfance et le pourquoi du comment il a « atterri » dans ce lieu. Le livre va osciller entre le passé (la rédaction de Siggi) et le présent (la cellule, les gardiens, …).
Enfin, mon avis à proprement parler: J’ai beaucoup aimé les personnages. Il y a ceux que l’on aime dès le début (Siggi, le peintre, …), ceux que l’on n’aime pas dès le début (la mère, …) et ceux pour lesquels nous avons un sentiment évolutif tout au long du livre (le père notamment). Les joies du devoir, le titre de la rédaction de Siggi, nous est illustrée le plus grandement par le père de Siggi. En effet, policier pendant la guerre, il a dû faire respecter l’interdiction de peindre au peintre Max Ludwig Nansen. Après la guerre, il n’a pu se défaire de ce devoir qui est devenu pour lui une idée fixe. Le côté dur de cette histoire, d’après moi, reste l’amitié entre le peintre et le policier qui s’est déteriorée jusqu’à devenir de la haine.
J’ai beaucoup apprécié que, malgrès le fait que cela se déroule durant la guerre, il n’y a pas de scène de combat dans ce livre.
Il nous permet également de réfléchir à l’impact que peuvent avoir nos comportements sur les plus jeunes, notamment les enfants qui se construisent selon ce qu’ils voient, selon ce que font leurs parents et amis.

Une question me reste en tête: Siggi a-t-il vraiment eu des hallucinations suite à son enfance ? Ou bien a-t-il le don de seconde vue comme l’a son père ? Ou alors, autre possibilité, son père a-t-il également des hallucinations ?
Oui je sais ces questions sont « petites » et de moindre importance par rapport à cette grande histoire. Mais elles sont là !

Malgré son nombre imposant de pages (572), ce livre m’a tenue en haleine du début à la fin. Je suis d’ailleurs à la fois contente et triste de l’avoir terminé. Je me suis attachée au peintre et à Siggi, plus qu’aux autres personnages. Il va me falloir les laisser se reposer à présent, pour pouvoir partir dans de nouvelles aventures livresques :).

J’ai reçu ce livre dans le cadre d’un partenariat entre BOB et les éditions Robert Laffont.
bob
Merci donc à Kesadul et à Madame Charlotte pour cette découverte qui fut un coup de cœur monumental.

8 commentaires sur “La leçon d’allemand – Siegfried Lenz

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  1. Pour répondre à Manu, la collection « Pavillons » est une collection de poche il me semble. Sinon, 10/18 l’avait édité, donc il doit exister des occasions.
    Pour le livre, j’avais refusé de le recevoir parce qu’il ne me tentait pas dans l’immédiat, mais je suis contente de lire des avis positifs, parce que je compte bien le lire un jour !!

  2. Manu >> il s’agit déjà d’un format poche, mais à 10€. Comme le dit Lilly, peut être qu’il existe d’occasion.
    Lilly >> en effet il est pour moi un coup de cœur !

  3. je suis très attachée à ce livre depuis que je l’ai découvert en Allemagne,visite vers le village ou habitait Emile Nolde le peintre dont la vie a inspiré Siegfried Lenz qui est décédé il y a peu; en automne ce voyage sous les digues dans ce village d’Emile Nolde, et plus récemment une expo de ses Toiles à Montpellier quequ’un peut il me renseigner ? qui écrit une suite à ce livre? cela a été cité dans l’émission « Echappées belles »oui, Cryssilda, c’est un coup de cœur qui dure

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