Hôtel des souvenirs doux amers – Jamie Ford

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Auteur : Jamie Ford
Année :
2009 (2011 pour la France)
Langue :
Français
Éditeur :
Alphée

406 pages

Quatrième de couverture :

L’hôtel Panama, à Seattle, est un des rares vestiges du quartier nippon de la ville autrefois florissant, disparu pendant la Seconde Guerre mondiale. En 1986, à l’occasion de travaux de rénovation, on découvre dans ses caves des affaires ayant appartenu à des Japonais « déplacés » en 1942 pour être internés dans des camps.
Henry Lee, un Américain d’origine chinoise de cinquante-six ans, veuf depuis peu, obtient l’autorisation de fouiller ces biens que personne ne réclame ; l’objet de sa quête est un vieux disque introuvable enregistré par son ami d’alors, le saxophoniste noir Sheldon, avec le pianiste Oscar Holden, l’une des figures majeures du jazz local. En 1942, Henry, alors âgé de douze ans, en avait offert un des rares exemplaires à son amie Keiko Okabe, une jeune Nippo-américaine qu’il avait connue dans son collège, où les deux élèves asiatiques étaient en butte aux railleries de leurs camarades. En cachette de son père, pro-nationaliste chinois qui haïssait les Japonais, Henry fréquenta Keiko, l’amitié entre les deux adolescents se muant progressivement en un sentiment plus tendre… jusqu’à l’attaque de Pearl Harbor, qui marquera le début de la discrimination antijaponaise.
Inspiré de faits réels, Hôtel des souvenirs doux-amers aborde une page sombre et méconnue de l’histoire des États-Unis. Ce roman sensible et bouleversant, qui traite de thèmes universels (la famille, les liens entre générations et les différences culturelles), a été récompensé par plusieurs prix, dont le Montana Book Award et l’Asian/Pacific American Award for Literature 2010.

  

Avis :

 

Henry est un jeune chinois de 12 ans vivant aux Etats-Unis. Envoyé dans une école de blancs pour la fierté de son père, il y rencontre Keiko, japonaise de son âge. Il habite à Chinatown, et elle à Nihonmachi (ce qui signifie « Japon Ville » en japonais), deux quartiers proches. Ils deviennent amis et complices.

En 1942, la condition des japonais aux Etats-Unis est très incertaine puisque l’attaque de Pearl Harbord est très fraîche dans les esprits. De plus, ils sont en guerre contre la Chine. Tout ceci n’est pas pour plaire au père d’Henry qui désapprouve fortement la proximité d’une japonaise vis-à-vis de son fils.

Quarante ans plus tard, Henry découvre que l’hôtel Panama, situé dans l’ancienne Nihonmachi, recèle de trésors, souvenirs cachés des japonais de l’époque de guerre. Y voyant une chance de retrouver des souvenirs de Keiko et sa famille, il y va et emmène avec lui son fils et sa future bru. Son fils Marty va découvrir un père tel qu’il ne le soupçonnait pas.

En parallèle aux problèmes sino-japonais, nous avons Sheldon, saxophoniste noir et meilleur ami d’Henry. Il jouera un rôle très important pour Henry en étant le grand frère, l’avis adulte qu’il n’obtient pas de la part de sa famille.
Ce livre est avant tout une histoire de grande amitié. Une amitié fusionnelle entre deux personnes que le destin n’aide pas par rapport à leurs différentes origines.

Etant pro-Japon, j’ai bien entendu un parti pris, mais je vais parler ici de manière factuelle, ne racontant que de ce dont le livre parle.

Via ce roman, on se rend compte des différents degrés de relations qui existent dans les familles chinoises et japonaises. Côté Chine, l’honneur ne peut être bafoué sous peine d’être renié. Le père fait office d’autorité absolue. L’ennemi ne doit être côtoyé sous aucun prétexte, même s’il est à des milliers de kilomètres de l’endroit de la guerre. Même si l’on a douze ans. Côté Japon, on est plutôt dans l’unité familiale. Le respect habite les différents membres de la famille les uns envers les autres; famille qui accepte Henry, même s’il est chinois. Après, tout est relatif, car il y a également des différences générationnelles. En effet, le père d’Henry est né et a grandi en Chine donc il est toujours « chinois dans sa tête et son cœur ». Le père de Keiko est quant à lui né au Etats-Unis (c’est son propre père qui est venu du Japon). Il est donc sorti de l’état d’esprit d’un Japon plus traditionnel de l’époque. La plus grande différence entre ces deux familles réside dans la communication entre ses membres.

Ce livre, mêlant les années 1942 et 1986, est une pure merveille. L’écriture y est délicate et l’auteur sait manier les sentiments de ses personnages quels qu’ils soient (on arrive à comprendre le comportement du père d’Henry, sans l’approuver complètement). Les faits sont décrits sans parti pris, ce qui renforce la véracité d’une telle situation. Car même si les personnages sont fictifs, il n’y a aucun doute que des évènements similaires se sont déroulés durant la guerre.

« Ils ne te jugent pas en fonction du badge que tu portes, ils te jugent en fonction de tes actes, de ce que tes actes disent de toi. » p.326

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9 commentaires sur “Hôtel des souvenirs doux amers – Jamie Ford

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  1. Endo >> Beuuuu !!! Du coup je ne peux plus lire le livre dont tu parles, tu m’as dit la fin !
    Sinon ce livre-là est génial, je te le conseille.

  2. Oh j’adore voir ces cinq coeurs. J’ai repéré ce livre en librairie et la couverture ainsi que le résumé m’ont fortement attirée. Mais je n’avais encore vu aucun avis !

  3. Un sujet très intérressant et peu souvent traité, me semble-t’il ? Ta nouvelle déco est très jolie et printanière mais pour lire les billets c’est pas très pratique

  4. Je pense que j’adorerais le lire! J’avais déjà lu sur le même thème (mais dans le milieu du baseball) et j’avais adoré (et pleuré, ça se finissait mal)

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